Ses propos, en quelques heures, ont été relayés bien au-delà du milieu confidentiel de la boxe tricolore, et ont fait grand bruit. Robin Dolpierre a dû en assumer les conséquences.

Au lendemain de ses déclarations polémiques sur les juges qui auraient dû avantager, selon lui, le poids lourd français Tony Yoka face au Belge Ryad Merhy samedi soir à Roland-Garros (Yoka a perdu aux points, deux juges à un), le président de la ligue nationale de boxe professionnelle a présenté ce mercredi sa démission au président de la fédération française, qui l'a acceptée.

"L'ensemble du comité directeur de la FFBoxe est en totale opposition avec certaines affirmations énoncées"

La nouvelle a été annoncée par un communiqué de Dominique Nato, patron de la FFBoxe. "Le président de la fédération française de boxe tient à préciser que l’ensemble du comité directeur de la FFBoxe est en totale opposition avec certaines affirmations énoncées dans cette interview", explique le communiqué. "Bien au contraire, la FFBoxe par l’intermédiaire de sa commission nationale des officiels, travaille activement sur la formation initiale et continue de ses juges arbitres afin d’assurer les jugements les plus juste possibles fondés sur les principes absolus d’éthique, de probité et d’intégrité."

Interrogé mardi par L'Equipe, Robin Dolpierre (président de la ligue depuis février 2022) avait livré un avis très particulier sur l'issue du combat Yoka-Merhy, ayant conduit à la troisième défaite de rang du champion olympique 2016. "Yoka avait besoin d'être aidé, mais on lui a enfoncé la tête sous l'eau. Comment peut-il maintenant revenir, après trois défaites? En Angleterre, sur un combat pareil, le boxeur local aurait eu la victoire", déclarait-il, regrettant donc assez explicitement que les juges n'aient pas faussé le résultat du combat, alors que la boxe est malmenée, année après année, par des affaires de corruption.

"On aurait pu au moins lui donner le nul. Bien sûr, il était battu de peu. Je sais qu'il n'a pas fait grand-chose, qu'il a travaillé sur un coup. Mais en France, ça vaut un nul", ajoutait Dolpierre, sans sourciller. Si l'entraîneur de Tony Yoka, à chaud, a déploré la décision des juges, les observateurs s'accordent pourtant sur le fait que la victoire de Ryad Merhy est amplement méritée.