Éternels outsiders, les aigles du Mali n’ont jamais réussi à passer le cap d’une victoire en finale de la CAN. Qu’est-ce qui ne va pas ?
Pour répondre, voyons l’exemple de ceux qui ont réussi à passer ce cap. Le cas des trois derniers vainqueurs de la CAN est assez édifiant. Ces 3 vainqueurs ont en commun certains points qui manquent jusqu’à présent au Mali.
Si on prend le cas de l’équipe d’Algérie, vainqueur en 2019 : elle avait en son sein plusieurs joueurs majeurs qui étaient des binationaux (Raïs M’Bolhi très grand gardien avec ses arrêts implacables qui ont sauvé maintes fois l’Algérie, Riyad Mahrez, l’un des meilleurs joueurs du monde en 2019, Sofiane Feghouli, Ismael Bennacer entre autres).
Pour rappel, le coup franc magistral de Riyad Mahrez en demi-finale de la CAN contre le Nigeria envoie l’Algérie en finale.
Ensuite, l’équipe du Sénégal, vainqueur de la CAN 2021, elle était composée aussi de beaucoup de joueurs majeurs binationaux (Edouard Mendy, l’un des meilleurs gardiens du monde en 2020, Kalidou Koulibaly, l’un des meilleurs défenseurs du monde, Abdou Diallo, Nampalys Mendy, Bouna Sarr qui a longtemps refusé la sélection sénégalaise, Youssouf Sabaly...).
Enfin, l’équipe de la Côte d’Ivoire, vainqueur à la dernière CAN 2023. Elle comprenait également plusieurs joueurs majeurs ou facteurs X binationaux : Yahia Fofana, très décisif lors de la CAN, Seko Fofana, un joueur box to box dont les frappes sont dévastatrices, Sébastien Haller, l’homme des demi-finales et de la finale, Nicolas Pepe, Evan N’dika etc.
Pour rappel, la frappe de Seko Fofana à la 119e minute en quart de finale de la CAN élimine le Mali.
Ces trois pays ont en commun également le fait d’avoir en Europe des cellules d’enrôlement de joueurs binationaux, composées d’anciens internationaux, chose que le Mali n’a jamais mise en place.
Le diagnostic du plafond de verre des aigles est clair et la maladie détectée n’est autre que l’insuffisance de joueurs facteurs X capables de changer le cours d’un match difficile à eux seuls par leur expérience et leur volume de jeu.
Pourtant, le Mali n’a jamais manqué de joueurs binationaux qui peuvent être ce facteur X. Citons quelques exemples : Abdoulaye Doucouré d’Everton, un joueur box to box non moins talentueux que Seko Fofana, Alassane Plea qui n’a rien à envier à Sébastien Haller, Moussa DEMBELE autant de talentueux que Sehrou Guirassy. Pour ne citer que ceux-ci.
Des joueurs comme (Ibrahima Konaté de liverpool, Moussa Diaby, N’Golo Kanté, Djibril Sidibé tous de l’équipe de France ; Adama Traoré de l’équipe d’Espagne) auraient pu jouer pour les aigles du Mali et nous faire franchir ce cap.
Je ne dis pas que le Mali ne peut pas gagner de CAN sans ces joueurs et d’ailleurs, nous avons une très bonne équipe capable de nous amener très loin. Mais les dirigeants du football malien ont intérêt à imiter ces trois pays pris en exemple pour qu’enfin le Mali soit considéré comme un favori de la CAN et la remporter.
Pendant que les autres pays mettent leurs anciens internationaux à contribution pour leurs équipes nationales, les nôtres continuent d’être éloignés de la sélection.
Si l’ambition du Mali est réellement de gagner la prochaine CAN, des efforts doivent être faits pour intégrer forcément des joueurs comme Alassane Plea qui était d’ailleurs prêt à nous rejoindre lors de la CAN ivoirienne, Moussa DEMBELE et œuvrer au retour de Abdoulaye Doucouré et Massadio Haidara qui peuvent apporter ce plus dont le Mali a besoin pour s’imposer. Et ce n’est pas impossible si la bonne approche est utilisée par les bonnes personnes.
Un mélange entre les meilleurs joueurs nationaux et quelques joueurs majeurs binationaux dans un bon état d’esprit permettra au Mali d’être une équipe solide capable de décrocher le saint Graal.
Malheureusement, au Mali, on veut la CAN et la qualification en coupe du monde sans se donner les moyens, sans faire des efforts et sans mettre une bonne approche pour convaincre les joueurs à adhérer à un tel projet ambitieux.
On attend toujours de nous buter à notre plafond de verre pour se lamenter, croire à une quelconque malédiction et recommencer les mêmes causes qui produisent les mêmes effets. On ne tire jamais les leçons de nos échecs.
Il est temps de mettre les egos de côté et mettre le Mali au-dessus de tout.
À bon entendeur, salut.